Le Sanctuaire et l’Arbre-Monde, Yggdrasill

En marchant entre les mondes, j’ai tendu l’oreille aux murmures du Nord.

Aujourd’hui, je tisse un nouveau lien entre le Sanctuaire et l’Arbre-Monde, Yggdrasill.

Voici ce que leurs morts m’ont raconté…

Dans les terres glacées du Nord, les anciens savaient :

La mort n’est pas une fin. C’est un passage. Une transformation.

L’âme ne disparaissait pas.

Elle devenait souffle, souvenir, présence, parfois gardienne… parfois errante.

Chaque être humain portait plusieurs parts en lui :

le Hugr – l’esprit qui rêve,

le Fylgja – l’esprit-guide qui veille,

la Hamingja – la chance cachée,

la Sálar – l’étincelle vivante.

Lorsqu’un guerrier tombait, il pouvait rejoindre Valhalla, la grande salle d’Odin, ou Fólkvangr, les champs dorés de Freyja.

Là, la mort redevenait puissance ou beauté.

Mais ceux qui partaient sans gloire – de vieillesse, de maladie, de chagrin – glissaient vers Helheim.

Un royaume silencieux. Ni enfer, ni punition. Seulement repos, oubli, patience.

D’autres refusaient le passage.

Ils devenaient draugar : des revenants, lourds de colère, d’envie, d’attachement.

Pour éviter cela, les vivants honoraient leurs morts :

par le feu, la mer, les pierres sacrées.

Chaque tombe, chaque tumulus, chaque bateau brûlé ouvrait un chemin.

Les plus sages savaient encore parler aux morts.

Les Völvas – prêtresses des secrets – tissaient des ponts invisibles.

Elles appelaient les ancêtres pour les écouter, recevoir conseil, ou délier une malédiction.

Ils savaient :

La mort est un fleuve, pas un mur.

Chaque âme est une barque.

Et Yggdrasill, l’Arbre-Monde, est la mémoire de tous ces voyages.

Neuf mondes s’étendent sous ses branches :

Des royaumes de feu, de glace, d’ombre et de lumière.

Des lieux pour les vivants, les dieux, et les morts.

Pas de punition éternelle. Pas de jugement aveugle.

Seulement des chemins, des choix, des traversées à continuer…

Aujourd’hui, en renouant avec Yggdrasill, je tends une main aux anciens savoirs.

Et j’ouvre, dans mon Sanctuaire, une porte entre les mondes.